L’étêtage du cannabis permet de créer une canopée plus uniforme, d’accroître le nombre de sites de têtes et bien sûr, d’augmenter le rendement final. Voici tout ce qu’il faut savoir de l’étêtage de votre culture de cannabis.
Index :
Une fois que les cultivateurs de cannabis ont maîtrisé les bases de la culture, certains sont avides de compétences supplémentaires à ajouter à leur arc pour jouir de rendements jusque-là encore inaccessibles comme ceux annoncés par les sélectionneurs de cannabis !
Il existe de nombreuses techniques pour y parvenir. L’une des plus populaires et des plus efficaces est connue sous le nom d’étêtage. Cette méthode de palissage des plants permet d’augmenter les rendements de manière considérable et aide à manipuler le plant pour lui donner une forme plus adaptée à la culture en intérieur.
Dans cet article, nous nous penchons sur l’étêtage, sur sa pertinence et sur la manière de le faire.
Qu’est-ce que l’étêtage du cannabis ?
L’étêtage du cannabis consiste à couper la tige principale juste au-dessus du nœud le plus haut. Mais pourquoi ? Il s’agit de la partie de la plante à partir de laquelle les branches de têtes principales finiront par se développer, c’est-à-dire là où se trouve l’emplacement du plus gros site de têtes. En la coupant pendant la phase végétative, l’hormone de croissance est pompée de manière plus égale vers les branches inférieures et une dose élevée atteint les deux pointes situées sous le nœud le plus haut. Ainsi, le plant produira désormais deux branches principales et finalement deux grandes branches de têtes principales, ainsi que des ramifications inférieures plus denses.
En plus de la création d’un plus grand nombre de têtes, l’étêtage permet également au plant de devenir compact et buissonneux, ce qui est utile pour la culture sous éclairage artificiel.
L’étêtage est sans doute la technique de palissage à stress élevé (HST) la plus populaire en culture de cannabis et peut considérablement augmenter les rendements à l’intérieur comme à l’extérieur. Elle peut par ailleurs être répétée de nombreuses fois pour augmenter encore le nombre de branches principales.
L’étêtage diffère à la fois du fimming et du manifolding/main-lining, deux autres techniques de palissage à stress élevé. Dans les deux cas, il s’agit de mutiler le plant pour augmenter les rendements, mais pas tout à fait de la même façon.
Le fimming consiste à couper 75 % du nœud supérieur (l’étêtage en enlève 100 %). Cela entraîne le développement de quatre nouvelles branches de têtes principales, mais ne permet pas de maintenir un plant aussi compact qu’avec l’étêtage.
Le main-lining/manifolding consiste à diviser le plant en deux de manière à envoyer de l’hormone de croissance à toutes les ramifications. Cela modifie considérablement la forme que prend le plant lors de son développement et augmente le rendement.
Avantages et inconvénients de l’étêtage du cannabis
L’étêtage peut être très fructueux pour obtenir des plants plus compacts et augmenter le rendement, mais il n’est pas non plus sans inconvénient. Ici, nous allons les passer en revue pour vous aider à décider si l’étêtage est fait pour vous.
Les avantages de l’étêtage du cannabis
Les avantages de l’étêtage sont les suivants.
Maximise l’exposition à la lumière
Grâce à la structure modifiée qui résulte de l’étêtage, la lumière est répartie plus uniformément sur tout le plant. Ceci est particulièrement utile à l’intérieur puisque la lumière provient seulement d’un axe vertical au plant et n’atteint donc pas aussi efficacement toutes ses parties inférieures.
Favorise une canopée uniforme
Cette meilleure utilisation de la lumière est en partie due au fait que l’étêtage crée une canopée plus uniforme. Si vous étêtez plusieurs plants, vous avez plus de contrôle sur la taille finale qu’ils atteindront. Combiné à des ramifications plus importantes, cela engendre une canopée beaucoup plus plate et uniforme permettant une meilleure exploitation de la lumière artificielle.
Produit des plants compacts
Comme l’étêtage encourage les plants à pousser vers les côtés plutôt que vers le haut, il permet de les maintenir bas et compacts. Cela est également très utile pour la culture en intérieur, car cela réduit l’espace nécessaire à la culture tout en augmentant le rendement.
Plus de branches de têtes principales
Comme nous l’avons déjà dit, l’étêtage permet de doubler la quantité de branches de têtes principales. Si vous procédez à un nouvel étêtage, la quantité de branches de têtes principales double à nouveau. Ainsi, vous pouvez augmenter de manière significative la quantité de branches de têtes principales produites par votre plant, ce qui augmente à plus forte raison le rendement final.
Plus de résine
Les techniques de palissage à stress élevé (HST) poussent les plants à activer leurs défenses, car ils se croient menacés. Même si les humains peuvent aimer les cannabinoïdes, ils sont en fait produits par le plant pour éloigner les prédateurs. Par conséquent, l’étêtage (ainsi que d’autres techniques HST) augmente la quantité de résine que vos plants produiront. Ceci est très utile pour ceux qui souhaitent éventuellement produire des concentrés.
Plus de rendement
Obtenir des rendements élevés est l’un des principaux objectifs de la plupart des cultivateurs et l’étêtage est l’un des moyens les plus populaires qui permettent cela. La hausse de l’hormone de croissance, une répartition plus homogène de la lumière et un plus grand nombre de branches de têtes principales se traduit par un rendement accru à la récolte.
Les inconvénients de l’étêtage du cannabis
Hélas, l’étêtage n’est pas toujours une réussite complète et il peut avoir des conséquences négatives s’il n’est pas effectué correctement. Après tout, taillader les plants leur cause beaucoup de stress et cela peut faire plus de mal que de bien si les cultivateurs s’y prennent mal.
Un défi pour les débutants
Les débutants ne devraient probablement pas s’y essayer lors de leur première culture. Pour obtenir de bons rendements, il faut maîtriser les bases avant d’essayer les techniques HST. Les plants étêtés nécessitent beaucoup de soins pour se rétablir correctement et produire de meilleurs résultats. Par conséquent, les débutants qui ne peuvent pas donner aux plants ce dont ils ont besoin ne feront probablement que stresser les plants et réduire leur rendement final s’ils optent pour cette technique.
Maladies
Taillader un plant est tout aussi préjudiciable qu’une plaie sur un animal et cela l’expose à des maladies. Si vous étêtez un plant, vous augmentez le risque d’infection. Vous pouvez atténuer ce risque en utilisant des sécateurs très tranchants et stériles lors de l’opération, mais il y a toujours un risque plus élevé que si vous laissez le plant tel quel sans intervention.
Stress des plants
On effectue de l’étêtage pour occasionner du stress volontairement, mais ça peut aussi être à double tranchant. Les plants stressés ont besoin de soins appropriés pour se rétablir correctement. Si vous étêtez un plant et que quelque chose dérape (comme un surengraissage ou une infestation), le plant aura beaucoup de mal à s’en remettre.
Retard de développement
Un stress trop important peut entraîner un retard de développement. Cela peut se traduire par des plants plus petits avec des rendements plus faibles : tout le contraire de ce que l’on souhaite obtenir.
Hermaphrodisme
Le stress peut également pousser les plants à devenir des « hermaphrodites ». Le cannabis femelle a développé une caractéristique impressionnante à produire des organes sexuels mâles et à s’autopolliniser en période de stress s’il soupçonne qu’il n’y a pas de mâles dans les environs pour produire du pollen. Si cela se produit et que votre plant se pollinise lui-même, votre rendement sera fortement réduit.
Ne peut être utilisé avec les autofloraisons
La plupart des techniques de palissage à stress élevé, y compris l’étêtage, ne devraient pas être utilisées sur les plants à autofloraison, car ils ne peuvent pas supporter ce degré de stress. Leur phase végétative est trop courte et ils seront tout mollassons avec un rendement réduit.
Quand étêter le cannabis
Il ne faut pas commencer l’étêtage du cannabis trop tôt, ni trop attendre. En général, il faut étêter lorsque le plant a environ 5–6 nœuds. Pour la plupart des plants, cela correspond à environ 30 jours de croissance (~4 semaines). Certains choisissent d’étêter les plants lorsqu’ils n’ont que trois nœuds, mais cela augmente considérablement le risque que quelque chose tourne au vinaigre.
Si vous étêtez trop tôt, les jeunes plants seront trop stressés et ne se développeront jamais correctement ou ils finiront tout simplement par mourir. Si vous étêtez trop tard, vous retarderez le processus et perdrez l’occasion de maximiser votre rendement final.
Quand arrêter l’étêtage du cannabis
Si vous décidez de continuer à étêter le cannabis, vous devez savoir quand cela suffit.
En extérieur, il faut arrêter un peu avant que le plant n’entre naturellement en floraison. Comme il est difficile de savoir quand cela se produira exactement, on a tendance à arrêter l’étêtage en juillet pour donner au plant assez de temps de récupération avant qu’il ne commence à produire des fleurs. Si vous le faites trop tard, il entrera dans cette phase cruciale très stressé et épuisé.
À l’intérieur, vous avez plus de contrôle. Comme vous choisissez le moment où le plant commence à fleurir, vous pouvez continuer l’étêtage aussi longtemps que vous le souhaitez (dans la limite du raisonnable). Arrêtez environ deux semaines avant de passer le plant en floraison pour qu’il puisse régénérer ses forces avant d’entrer dans cette nouvelle phase.
Comment étêter vos plants
L’étêtage du cannabis est assez facile, mais il faut tout de même le faire avec précision et prudence pour éviter des conséquences indésirables. Même si c’est simple, cela cause beaucoup de stress au plant, alors soyez prudent !
Instructions
- Déterminez l’endroit où vous devez étêter le plant. Cela devrait se situer entre l’apex du plant et le nœud situé en dessous.
- Préparez votre sécateur, vos ciseaux, votre lame de rasoir ou votre couteau. Quel que soit l’outil utilisé, plus il est tranchant, mieux c’est. Un outil émoussé causera des dommages inutiles, stressera le plant et augmentera le risque d’infection.
- Effectuez la coupe. Vous devez laisser 5 mm de tige entre la coupe et le nœud situé en dessous.
- À ce stade, si vous n’avez l’intention d’étêter qu’une seule fois, vous avez peut-être terminé.
- Si ce n’est pas le cas, laissez votre plant poursuivre son développement pendant 1–2 semaines supplémentaires, jusqu’à ce qu’il ait développé deux nouvelles « pousses ». Répétez ensuite le processus pour chacune d’entre elles.
- Dans une certaine mesure, vous pouvez continuer à étêter votre plant tant qu’il est en phase végétative.
Conseils pour l’étêtage du cannabis
La méthode ci-dessus vous montre comment étêter le cannabis, mais pour que le processus se déroule sans tracas, voici quelques conseils.
- Utilisez un désinfectant pour nettoyer l’outil de coupe : cela réduit les chances de transférer des maladies directement dans l’entaille. Si vous n’avez pas de désinfectant, envisagez d’utiliser une flamme pour stériliser.
- Lavez-vous les mains et portez des gants médicaux : cela réduira une fois de plus le risque de transmettre des bactéries à votre plant.
- Traitez bien vos plants par la suite : vos plants seront très stressés et dépenseront beaucoup d’énergie dans les jours qui suivront l’étêtage. Afin de les aider à traverser cette passade, accordez une attention particulière à tous les soins quotidiens normaux que vous leur donnez, comme l’arrosage et l’engraissage.
L’étêtage du cannabis pour des résultats optimaux
Si vous êtes un cultivateur expérimenté et que vous souhaitez obtenir des rendements massifs, l’étêtage est une compétence que vous devez ajouter à votre arsenal. Avec l’aide de ce guide, vous faites un pas de plus vers la réussite.
Même si nous préférons prévenir que guérir et suggérons de ne pas étêter les autos, certains affirment que c’est possible. Alors si vous voulez essayer, consultez notre guide sur l’étêtage du cannabis à autofloraison.
